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Noël : une solidarité familiale

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| 08 Novembre 2011 | 19748 vues
Editorial du COM.LE du Képi blanc N° 738.

Alors que les devantures des magasins s'illuminent et rivalisent d'attractivité pour nous allécher et nous inviter à fêter Noël, la Légion étrangère s'y prépare elle aussi, à sa manière. Pause bien méritée après un trimestre ou une année intense, moment de retrouvailles, fête de famille ou fête religieuse, chacun trouve dans ce rendez-vous traditionnel les raisons de marquer l'événement. À la Légion étrangère, quelles que soient les circonstances, les unités s'organisent pour Noël, fête de la famille légionnaire.

Dans le plus grand secret, la section, le peloton ou la compagnie choisit le thème de sa crèche qui accueillera les cadres et légionnaires au cours de la nuit de Noël. La compétition a déjà commencé : ingéniosité, imagination et créativité rivalisent dans la préparation de celle qui sera reconnue, chacun l'espère, comme la plus belle crèche du régiment.

Cette période privilégiée permet également de se préparer pour le tournoi sportif de Noël, grand moment de compétition et de joie partagée. Chacun sait la fi erté d'une unité qui remporte le tournoi sportif de Noël ou dont la crèche reçoit le premier prix. Les plus anciens pourraient-ils laisser les jeunes légionnaires entre eux dans nos casernes et quartiers et partir fêter l'événement à leur manière ? Où serait l'esprit de famille dont nous sommes si fiers ? Pourrait-on fêter dignement Noël en pensant que certains parmi nous sont délaissés ce soir là ?

Ne nous y trompons pas. Chacun témoigne de sa solidarité légionnaire en consacrant aux autres, notamment aux plus jeunes, ce qu'il y a de plus beau en cette fi n d'année : une soirée familiale, cette soirée là. C'est un sacrifi ce librement consenti, un vrai cadeau que nous faisons tous, quelles que soient notre ancienneté et nos charges de famille.

Et nous le faisons en pensant à notre premier Noël à la Légion, cette soirée au cours de laquelle nous avons reçu notre premier cadeau, nous sentant alors pleinement accueillis.

C'est bien de solidarité familiale dont il est question le soir de Noël.

Et cet effort contribue à la cohésion de nos unités, qui fait dire autour de nous que la Légion étrangère est une exception. Nous connaissons tous la richesse de cette nuit de Noël, faite de joie, de confi ance, d'intimité… et de prouesses de l'offi cier d'ordinaire pour servir le 24 décembre au soir, autre chose qu'un repas froid en sachet !

À ceux qui vont connaître cette fête pour la première fois au sein de la famille légionnaire comme à ceux qui la vivent pour la trente cinquième fois, je souhaite un très joyeux Noël.

Tous mes voeux vont également aux unités qui passeront Noël en opération, avec une pensée particulière pour ceux qui ont vu tomber dans la vallée de Tagab, le caporal Goran Franjkovik auquel le ministre de la Défense, accompagné du chef d'état major de l'armée de Terre, a rendu hommage à Saint Christol.

Il y a quelques années, au Tchad, alors qu'un légionnaire était tombé peu de temps avant Noël, ses camarades réalisèrent une crèche dont le message était simple et fort : "il est mort, mais aujourd'hui c'est Noël, il est né !"

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